
Avec 3,9 millions de trajets chaque jour tout au long de 1500 lignes, le réseau de bus de l’Île-de-France est l’un des plus denses du monde. Et bientôt l'un des plus économes en émissions de CO2. Pour y parvenir, Île-de-France Mobilités s’est engagée depuis plusieurs années dans le programme le plus ambitieux d’Europe pour atteindre la décarbonation totale de l’ensemble des modes de transports en commun.
Objectif : équiper 100 % de la flotte en véhicules propres dès 2025 en zones urbaines denses, et 2029 pour l’ensemble de la Région.
Et ce programme, il passe par le choix de l’énergie qui fait rouler vos bus, mais aussi par la mise en place d’un écosystème complet tout autour : des centres opérationnels aux moyens de transport électriques et au biométhane, jusqu’au soutien à des filières de production locales et vertueuses.
Bus : en route vers le durable !
C'est Airparif qui le dit dans une étude inédite que l'institut a mené sur les émissions de polluants de l’air des bus en conditions réelles d’exploitation, et c'est le meilleur des encouragements :
"Le remplacement entre 2014 et 2020 par Île-de-France Mobilités de plus de 2 000 bus (Euro II, III et IV) sur un parc initial de plus de 9 000 véhicules par des bus plus récents (bus Euro VI, hybrides, GNC et électriques) a réduit d’environ un tiers les émissions annuelles d’oxydes d’azote (NOx), de particules à l’échappement (PN) et de moins de 5% les émissions de CO2 des bus."
Des résultats qui saluent l'engagement d'Île-de-France Mobilités qui a décidé de renouveler massivement la flotte francilienne de bus et de cars pour développer un réseau de véhicules propres et réduire ainsi très fortement les émissions de polluants atmosphériques locaux et de gaz à effet de serre.
De nouveaux bus propres sur toutes les lignes
Pour atteindre ses objectifs de transition énergétique, Île-de-France Mobilités poursuit, en collaboration avec l'ensemble des opérateurs de transport, le déploiement de bus au BioGNV (avec GRDF) et électriques, faisant ainsi de la Région Île-de-France une référence mondiale du transport public routier très bas carbone.

Jérémy OLIVIER, qui est Chef du département Transition énergétique et Performance d’exploitation chez Île-de-France Mobilités tient à l'établir d'emblée : "Île-de-France Mobilités n'achète plus de bus au diesel". En revanche, elle investit massivement et directement dans les bus électriques et au biométhane.
C’est dans cette logique, qu'en 2019, Île-de-France Mobilités a réalisé directement une commande de bus (biométhane et électriques) - sans passer par ses opérateurs de transport. "Cette nouvelle démarche vise à standardiser le matériel francilien, pour que les voyageurs puissent bénéficier des mêmes bus sur tout le territoire".
Le choix d'une énergie ou l'autre s'opère en fonction du besoin et de la typologie des lignes
Entre électrique et biométhane, le choix a été simple. L'énergie électrique est particulièrement adaptée à des bus qui n'effectuent pas de très longues distances mais aussi à des dépôts directement mitoyens de zones résidentielles denses. Soit 17 Centres opérationnels bus sur 140 (à terme). Ailleurs, c'est le gaz, mais version "gaz vert", qui a été choisi. Le gaz est une énergie éprouvée depuis plus de 20 ans qui offre la même autonomie que le diesel.

BioGNV : le gaz vert fait rouler votre bus
Vous l'aurez compris, c'est donc du gaz qui, de plus en plus, fera rouler vos bus en grande couronne. Mais attention : pas n'importe quel gaz ! En partenariat avec GRDF, c'est le BioGNV qui a été retenu par Île-de-France Mobilités.
Le BioGNV : une foule d'avantages
Avec une production et une utilisation locale, le BioGNV offre de vrais avantages pour le territoire sur lequel il est développé. Il fait pleinement partie d’une économie circulaire vertueuse pour l’environnement et les territoires.
Un carburant bénéfique pour la qualité de l’air et la qualité de vie dans les villes
Le développement de la mobilité durable est stratégique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la qualité de l’air du territoire. Le BioGNV permet une réduction drastique des polluants locaux. Il est utilisé comme carburant pour les véhicules utilitaires, les camions, les bus et les bennes à ordures ménagères. Il présente de nombreux bénéfices : il permet d’améliorer la qualité de l’air, préserver l’environnement ou encore maîtriser les dépenses publiques.
Moins de pollution et moins de bruit
Le BioGNV est un carburant qui émet naturellement peu de polluants locaux. On constate une réduction de 80% des émissions de CO2 par rapport à un véhicule diesel de même génération. Il émet moitié moins d’oxydes d’azotes par rapport à un Euro VI et 90% de particules en moins. Ce qui lui permet d’obtenir la vignette Crit’Air 1, et de conserver l’accès à toutes les zones à faibles émissions.

Une activité qui génère des emplois
De plus il permet de créer des emplois locaux. La filière gaz vert permet de créer 4 000 emplois non délocalisables dès aujourd’hui et 53 000 à horizon 2030, uniquement sur l’exploitation et la maintenance. Cette production est aussi un levier pour tendre vers l’indépendance énergétique du pays. La filière biométhane participe au développement des activités agricoles en répondant à la problématique de gestion des co-produits.
L’économie circulaire : un cercle vertueux
Grâce à l’utilisation locale du carburant, les collectivités sont au cœur de l’économie circulaire en utilisant le gaz vert pour leurs transports ou la collecte des déchets. Il est possible de collecter les déchets en utilisant un carburant issu de ces mêmes déchets ! C’est le cas par exemple des bennes à ordures ménagères de la ville de Paris.
Circulaire, locale, sans dioxyde de carbone : voilà comment on obtient une énergie avec une excellente empreinte carbone !

Électrique : plutôt en ville
Plus récente dans le secteur, la technologie électrique par charge lente au dépôt est la principale utilisée aujourd’hui par Île-de-France Mobilités.

Vous l'utilisez déjà : l'énergie électrique
Elle équipe déjà les trains, les métros et de nombreux véhicules particuliers - de la voiture au scooter en passant par la trottinette et le vélo : c'est l'énergie électrique. Et Île-de-France Mobilités, on l'a vu, la réserve aux bus qui circulent en zone urbaine dense.
Cette énergie, Île-de-France Mobilités l'utilise en organisant la "charge lente" de ses bus, directement au dépôt. Mais la circulation en zone urbaine dense permet un autre mode de recharge dit « par opportunité » : cela veut dire que le bus peut profiter d'un arrêt long ou d'un passage au terminus pour se connecter au réseau électrique. Une stratégie de recharge mise en œuvre dans un premier temps pour les véhicules T Zen à grand gabarit.
À la recherche de l'énergie de demain
Île-de-France Mobilités poursuit également l’expérimentation de nouvelles technologies comme des carburants de synthèse (GTL et HVO) ou le développement de la filière hydrogène.
L'hydrogène, c'est un combustible qui augmente l'autonomie des bus électriques. Quand ils sont équipés d'une "pile à combustible" chargée de ce gaz (le plus léger de tous les gaz, 14 fois moins lourd que l'air), les véhicules à hydrogène peuvent embarquer une batterie considérablement plus petite. C'est une technologie prometteuse mais elle dépend du développement d'une filière de production plus large pour se généraliser.
Bus propres, dépôts durables

Pas de bus "verts" sans dépôts (ou "COB" pour "centre opérationnel bus") durables. En effet, ces véritables "maisons des bus" doivent être équipées pour accueillir des véhicules électriques ou propulsés au biométhane. Alors, pour tenir son objectif de conversion des 10320 bus et cars à l’horizon 2029, Île-de-France Mobilités s'est lancée dans une opération ambitieuse de conversion de ses COB. "Les dépôts sont la pierre angulaire de notre transition énergétique" conclut Jérémy Olivier.
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