Charlotte Quint, Cheffe de projet mise en concurrence des bus chez Île-de-France Mobilités

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Elle participe activement à la mise en concurrence des bus en Île-de-France : Charlotte Quint nous raconte son métier complexe et passionnant, nous dit pourquoi elle l'aime, l'importance de la diplomatie dans son quotidien et comment elle facilite le dialogue entre puissance publique et opérateurs privés.

Charlotte Quint, Cheffe de projet mise en concurrence des bus chez Île-de-France Mobilités

Mon travail : Cheffe de projet mise en concurrence des bus

Au sein du département Mise en concurrence (15 personnes), je m'occupe de la mise en concurrence des lignes de bus de Paris et de la petite couronne.

Je me suis d’abord concentrée sur les bus de grande couronne, les 1200 lignes de bus confiées à des opérateurs privés historiques regroupés dans l’association OPTILE (Organisation Professionnelle des Transports d’Île-de-France), désormais nous lançons la mise en concurrence des lignes de bus à Paris et en petite couronne. Un réseau de 311 lignes de bus, qui est cependant beaucoup plus important en termes de kilomètres ou de nombre de passagers.

La mise en concurrence, c'est quoi ?

Jusqu'à récemment, les lignes de bus en Île-de-France étaient exploitées en monopole. Cela veut dire qu'une entreprise, toujours la même, était titulaire d'un contrat d'exploitation constamment renouvelé. Mais désormais les textes de loi européens et nationaux nous imposent la date du 1er janvier 2025 pour la mise en service des contrats pour les bus après une procédure de mise en concurrence - comme elle l'a fait pour l'eau...

C'est un processus de mise en concurrence avec délégation de service public qui a démarré par les bus mais se poursuivra avec les trains, les tramway, les RER et in fine le métro.

Concrètement cela veut dire qu'à l'issue d'un appel d'offre, un opérateur, qu'il soitfrançais ou étranger, pourra exploiter les lignes de bus de Paris et de la petite couronne.

Cette mise en concurrence, c'est nouveau en Île-de-France, mais c'est déjà une réalité ancienne dans de très nombreuses villes comme Lyon ou Lille. Là-bas, l'exploitation des lignes est remise en concurrence tous les 5 à 10 ans et les opérateurs sont habitués.

Pour nous, chez Île-de-France Mobilités, ce processus de mise en concurrence répond bien sûr à la nécessité de se mettre en conformité avec le droit national et européen, mais c'est aussi un moyen, en tant qu'autorité organisatrice des mobilités en Île-de-France, d'inciter les opérateurs à nous proposer les meilleur projets d’exploitation pour améliorer la qualité de service au profit des Franciliens.

Des compétences et des qualités

Les 3 compétences-clés pour réussir dans mon travail 

  1. Savoir prioriser : ne pas se laisser déborder ni par le stress, ni par la grande densité de sujets
  2. La capacité à travailler et interagir avec une multitude d’interlocuteurs, internes, externes, aux cultures d'entreprise toutes différentes
  3. Gestion de projet, bien évidemment, mon travail est celui d'un chef d'orchestre 

Les qualités qui me servent au quotidien

  • Être diplomate
  • L'empathie
  • La résistance au stress
  • Et toujours de la positivité, de la bonne humeur

Mon quotidien, au travail, c'est quoi ?

  • Suivre l’avancement des différents projets, m'assurer que chaque équipe progresse bien sur ses livrables
  • Développer et (faire) enrichir des outils de pilotage
  • Être un chef d’orchestre, centraliser l’ensemble des questions sur le sujet
  • Piloter des réunions mensuelles avec des équipes transverses pour maintenir un bon niveau d'information pour l'ensemble des parties prenantes

Mon parcours

Mon parcours est très axés contrats publics, au sens large et interactions entre le public et le privé.

J'ai suivi des études en droit, avant un master Ingénierie des partenariats public / privé à SciencesPo Lyon. Cette formation, qui n'existe plus, m'a permis d'apprendre à organiser un dialogue entre un acteur privé et une puissance publique qui formule un besoin, un service public à déléguer par exemple.

Après mes études, je suis entrée dans un cabinet de conseil dédié secteur public, avec un poste axé sur les questions financières. C’est là que j’ai travaillé sur mes premières délégations de service public, avec l’analyse des offres, la passation des contrats, etc.

Et c’est comme ça que j’ai postulé chez Île-de-France Mobilités il y a 5 ans et demi.

Pourquoi j'aime mon travail ?

Ce qui est intéressant dans la fonction de cheffe de projet, c’est que je ne suis pas une experte métier mais je travaille avec toute une variété de spécialistes – des juristes, des experts financiers et des ingénieurs. Je ne suis pas spécialiste mais je comprends.

Et puis ce métier m'offre un quotidien hyper varié, une multitude de sujets, dans le cadre pourtant très codifié d'une mise en concurrence avec procédure de Délégation de Service Public. On ne fait pas la même chose d’un mois à l’autre, ce n’est pas répétitif. En ce moment, par exemple, je suis plongée dans les questions patrimoniales. Et puis cela me permet de travailler avec plein de gens, très différents.